Actus formation
23/8/2024

Le CPF en 2023 : entre prudence et nouvelles aspirations

Veille légale et réglementaire
Compte Personnel de Formation (CPF)

L'évolution du CPF (Compte Personnel de Formation) entre 2022 et 2023

En juillet, la DARES (Direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques) a sorti son étude annuelle sur le Compte Personnel de Formation.

En 2022, le CPF (Compte Personnel de Formation) vivait une véritable révolution ! On voulait plus de sécurité, plus de transparence, bref, en finir avec les arnaques au CPF.

Résultat ? Moins de formations bidon, c'est sûr, mais aussi un sacré coup de frein dans les inscriptions.

Alors, qu'en est-il en 2023 ? Le CPF a-t-il repris des couleurs ?

C'est ce que nous allons voir ensemble !

Le grand ménage a porté ses fruits... mais à quel prix ?

Après le grand ménage de 2022, le catalogue CPF s'est un peu dégraissé, c'est vrai. On est passé de plus de 200 000 offres de formation à 192 000. Un petit régime qui n'a pas empêché le CPF de conserver son dynamisme avec toujours plus de 15 000 organismes de formation au rendez-vous.

Côté inscriptions, c'est une autre histoire. Le nombre de dossiers validés a continué sa dégringolade, passant de 1,8 million en 2022 à 1,3 million en 2023. Une chute vertigineuse de 28% !

Cette chute s'explique principalement par la mise en place de plusieurs mesures de régulation et de sécurisation du dispositif fin 2022. La plus emblématique est sans doute l'introduction de France Connect+ en octobre 2022, qui a renforcé les règles d'identification des stagiaires. Exit les fraudeurs qui usurpaient l'identité d'autrui pour profiter indûment du CPF !

D'autres mesures ont également contribué à cette baisse :

  • Le déréférencement de certaines certifications auparavant éligibles au CPF
  • La suppression des organismes de formation non certifiés Qualiopi
  • L'interdiction de la prospection commerciale non sollicitée pour les formations CPF

Alors, faut-il s'inquiéter pour autant ? Pas forcément. Ce ralentissement était presque prévisible. Entre les contrôles renforcés et les sanctions qui tombent, les organismes de formation ne plaisantent plus avec les règles.  Et puis, il faut bien le dire, les apprenants aussi y regardent à deux fois avant de se lancer.

Graphique montrant une baisse des inscriptions au CPF en 2023, avec le permis B en tête des formations

Le permis toujours en tête, mais des tendances qui se dessinent

Si le permis B reste indétrônable en tête des formations les plus demandées (23% des inscriptions, rien que ça !), on observe tout de même quelques changements intéressants.

Cette prédominance du permis B s'explique en partie par son attrait auprès des jeunes et des Franciliens. En effet, 45% de ces formations sont suivies par des moins de 30 ans, et 44% par des résidents d'Île-de-France. Pas étonnant quand on connaît l'importance du permis pour l'insertion professionnelle !

Un graphique montrant la prédominance du permis B parmi les formations CPF en 2023, malgré la baisse générale des inscriptions.

Des domaines en perte de vitesse

Si le secteur des transports se maintient, d'autres domaines ont connu une forte baisse en 2023. C'est notamment le cas des formations liées à la création d'entreprise, qui chutent de 69%. Un vrai plongeon ! Cette baisse s'explique par un resserrement du périmètre de ces formations en avril 2022.

Les formations en langues étrangères et en bureautique sont également en net recul, avec respectivement -40% et -55% d'entrées. Ces domaines, qui étaient très populaires les années précédentes, semblent avoir perdu de leur attrait. Peut-être que tout le monde s'est mis à l'anglais pendant le confinement ?

 Un graphique montrant la proportion croissante des formations mixtes (présentiel et distanciel) dans le cadre du CPF en 2023.

Le retour du présentiel

Autre évolution notable : la part des formations à distance a fortement diminué, passant de 52% en 2022 à 39% en 2023. C'est un vrai retournement de tendance ! Le présentiel fait son grand retour, représentant désormais 37% des formations (contre 32% en 2022).

On note également une progression des formations "mixtes", combinant présentiel et distanciel. Elles représentent 24% des entrées en 2023. C'est particulièrement le cas pour le permis de conduire (48% en mixte), la VAE (44%) et les bilans de compétences (37%). Le meilleur des deux mondes en somme !

Un public qui évolue

Le profil des utilisateurs du CPF a également connu quelques changements en 2023. Si les moins de 40 ans restent majoritaires (57% des utilisateurs), on observe une baisse plus marquée chez les moins diplômés.

La part des utilisateurs ayant un niveau d'études inférieur au baccalauréat est ainsi passée de 43% en 2022 à 37% en 2023. Elle reste supérieure à leur proportion dans la population active (33%), mais l'écart se réduit.

À l'inverse, la part des titulaires d'un diplôme de niveau supérieur ou égal au baccalauréat augmente, passant de 57% à 61%. Le CPF serait-il en train de devenir plus "élitiste" ? C'est une évolution à surveiller de près pour garantir l'accès à la formation pour tous.

Le CPF en 2023 : un dispositif qui se professionnalise ?

Alors, comment analyser ces chiffres ? S'agit-il d'un simple contrecoup après la tempête de 2022 ? Ou bien le CPF est-il en train de muter en profondeur ?

Le CPF semble désormais utilisé de manière plus réfléchie et ciblée. Les utilisateurs sont prêts à investir personnellement dans leur formation quand celle-ci correspond vraiment à leurs besoins. C'est un gage de motivation et d'efficacité !

Bien sûr, il faudra rester vigilant sur l'accès à la formation pour tous, notamment les moins diplômés. Mais dans l'ensemble, ces évolutions vont dans le bon sens. Le CPF s'affirme comme un outil majeur de la formation professionnelle, au service du développement des compétences et de l'employabilité de chacun.

Et pour 2024 ?

L’année 2024 a commencé fort avec une série de décrets visant à encadrer de manière encore plus ferme l’utilisation du CPF, c’est le cas du décret Décret n° 2023-1350 du 28 décembre 2023 et du décret n° 2024-394 du 29 avril 2024 qui instaure un reste à charge de 100€ pour certains utilisateurs.

3 mois après sa mise en place, le constat est implacable : les mois de mai, juin et juillet 2024 sont bien en dessous de ce qui se produisait en 2023, avec une baisse en nombre de demandes respectivement de 10, 30 et 16 %. Un phénomène d'anticipation du reste à charge a eu lieu en avril 2024 avec une demande quasiment doublée, ce qui a forcément joué sur la demande des mois suivants.

Il reste une inconnue sur l'impact de 2 phénomènes : les législatives anticipées et surtout les JO.

De notre côté, on pariera sur un point d'équilibre se situant à environ - 10 % par rapport à la situation en 2023.

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